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 (13)Une vie? En est-ce vraiment une?

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Wobmiar

Wobmiar


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MessageSujet: (13)Une vie? En est-ce vraiment une?   (13)Une vie? En est-ce vraiment une? EmptyMar 10 Nov - 13:59

"Bleuarp!"

Ce n'étaient pas vraiment des paroles, mais bel et bien un son. Le son de mon corps vomissant et recrachant l'eau qui remplissait ses pores. Je toussai avec difficulté, tentant de bouger. Une douleur atroce me parcourut.

"Ne bouge pas Prisme" me dit une voix douce.

La mémoire me revint lentement. La Fourmilière Marine... LADO... L'explosion... Le Lancier Rouge... Mon corps... Je serrai les dents. Je pus distinguer au-dessus de moi Pilier Diplomate qui me présentait un bol de liquide transparent près de mes lèvres.

"Bois. Ça ne goute pas bon, mais te fera du bien."

Je bus une gorgée, puis recrachai aussitôt. L'ethérien en versa encore un peu, que j'avalai avec difficulté. J'avais mal partout. Mon sauveur reprit donc ce qu'il semblait déjà faire avant que je me réveille: replacer mes os de ses mains. Gnnn! Je pouvais sentir mon bras bouger, mes muscles se faire toucher, me décochant des douleurs atroces. Puis, après quelques minutes, il avait finit. Il sortit une baguette, fit quelques incantations, et je sentis une énergie douce m'envelopper. Je me sentais déjà mieux. Je finis par lever mon bras, l'inspectant du regard.

"Guérisseur?
- Je suis né biologiste, mais je suis devenu massothérapeute de façon officielle, jusqu'à encore aujourd'hui. Concernant la guérison, c'est des bases qu'il est facile d'apprendre à l'Académie. Je n'ai fait qu'accélérer le processus naturel de raccordement des os, et j'ai aussi rafistolé certains tendons, même les plus délicats."

Je tâtai mon visage. Mon nez était en effet réparé. Il ne manquait presque rien, sauf...

"Je peux rien faire pour les dents. Ça repousse pas, me répondit Pilier sans attendre la question. Par contre, il te serait aisé en temps et lieux d'en créer des artificiels, mais sur le coup, et tu me pardonneras, j'ai décidé de prioriser le plus important si tu vois ce que je veux dire. Ne fait pas trop de mouvements brusques, c'est probablement encore fragile.

Je hochai la tête, reconnaissante.

- Merci.
- C'est naturel.
- Non justement, pas de la part d'un assassin.
- Mon travail consiste à décider qui doit mourir, mais aussi qui doit vivre" expliqua Pilier.

Cette phrase me frappa. Je ne l'avais jamais songé ainsi.

"Mon plus récent élève est un sage, comme tu peux le remarquer" dit une voix que je ne pouvais pas pas reconnaitre.

Je me retournai. Griffe d'Or était assis sur un rocher à quelques mètres de nous. Je m'assied. J'avais été débarrassée de tous mes vêtements, recouverte uniquement d'une serviette. Je m'assurai que le morceau de tissus tenait bien, puis me levai. Je manquai de trébucher, c'est l'ethérien qui m'aida à reprendre l'équilibre.

"Attention Prisme, me souffla-t-il.
- Oui, attention, rigola Griffe d'Or. Tu vas l'écraser si tu lui tombes dessus."

Je n'étais pas d'humeur à rigoler. Mes cheveux me retombaient sur le visage, je soupirai un instant. Je n'avais même pas envie d'être neutre. J'étais découragée. Détruite. Je baissai le regard. C'est alors que j'entendis quelque chose qui me surpris. Quelque chose que je n'avais jamais entendu de la bouche de mon maitre. Quelque chose de sincère.

"Pardon Annabelle."

Je relevai la tête. Il s'était mis debout aussi, et me regardait d'un air on ne pouvait plus sérieux. Je ne le reconnaissais pas. Je ne pus m'empêcher de demander:

"Comment m'avez-vous trouvé?"

Il fit un coup de tête vers ma gauche. Je me tournai. En haut de la colline, une silhouette rouge nous regardait. Sa cape flottait dans le vent. Il était trop loin de nous pour que je puisse distinguer des détails sur son visage, de toute façon bloqué par un masque. Je restai un instant à le regarder. Sans bouger. J'avais encore mal. Des larmes se mirent à couler lentement sur mes joues.

"Il nous nargue. Il joue avec les règles en faisant le funambule sur la ligne entre ce qui est acceptable ou non."

Acceptable? Je ne pris pas la peine de répondre. Je restai plantée là, fixant mon agresseur. Il ne bougeait pas non plus. Je ne sais pas combien de temps je restai ainsi. Mes larmes coulèrent sur le sol, une à une. Dans ma têtes, toutes mes pensées se bousculaient. Je finis par secouer la tête, désespérée et détruite.

"Je ne suis plus capable... Je ne peux plus continuer..."

Je ne pouvais pas savoir si c'était un coup de tête, ou si j'étais sérieuse à ce moment là. J'ai toujours été forte. J'ai toujours été en contrôle. Je n'ai jamais... Été... Réduite... À rien... Je fermai les yeux.

"Je n'en peux plus...
- Je sais, déclara Griffe d'Or. Tu es libre.

Je le dévisageai, le questionnant du regard.

- Tu es libre, répéta-t-il. Prisme des Ombres peut être morte dans cet accident. Tu peux redevenir Annabelle si tu le souhaites."

Je jetai un coup d’œil à la base sous-marine. Il n'en restait plus rien.

"Ça n'a aucun sens, frissonnai-je, les yeux encore rouges. Je veux des explications...

Mon maitre soupira, puis se rassit.

- Un homme m'a dit un jour qu'il fallait mériter les informations que nous possédons. Le Lancier Rouge est entré en possession de détails qu'il ne mérite pas de savoir plus que vous, il serait donc injuste que je vous les cache encore."

Je m'installai sur le sol. Pilier resta debout. Il portait bien son nom.

"Je vais vous raconter une histoire. Le récit qui vous relie tous, le conte dont vous faites et ferez toujours partie. C'est l'histoire d'un homme qui fit un Pacte avec un démon. Cet homme, c'était mon père."

Il n'y avait pas la moindre once de joie dans son discours. Je pouvais presque lire une certaine tristesse nostalgique dans sa voix.

"Il ne réussit jamais à mettre un terme au Pacte, continua-t-il. Le démon, ou la démone devrais-je dire, qui avait mis en place les caractères du contrat, avait profité de la vulnérabilité de mon père, l'un des hommes les plus influents de notre conté, pour planifier l'un des desseins les plus démoniaques qui puisse exister. Elle s'appelle Héphradite.

Il prit une grande inspiration.

- Elle savait ce qu'elle faisait. Pas mon père. J'ai hérité du Pacte maudit lorsqu'il me donna à la maitresse de ce qui était à l'époque un culte des ténèbres présent sur Ramtrok, un autre continent, voisin à celui-ci.

Griffe d'Or leva le regard vers le ciel.

- Vous savez ce qu'est une prophétie?

Je haussai les épaules en même temps que Pilier.

- Il existe deux types de prophéties. Celles créées par ceux qui voient le futur...

Il rebaissa le regard, nous fixant.

- Et celles créées par ceux qui contrôlent le futur!

Il prit une seconde de silence, puis s'expliqua:

- Héphradite a crée l'un des Pactes les plus complexes de l'existence de ce monde. Parmi les aspects uniques, elle n'est pas dans l'obligation de renseigner qui que ce soit sur LE MOINDRE des petits alinéas qu'il pourrait y avoir sur le papier. Elle a préféré en faire une prophétie. Elle a prophétisée la venue de celui ou celle qui lui donnera le corps parfait. Le corps parfait étant celui d'une fille, dont les caractéristiques ne sont connues que de la démone.

Il baissa le regard.

- Elle même n'est pas exactement au courant de tout ce que son propre Pacte, sa propre prophétie, a décidé. Conjectures s'en sont ensuivies. Il a été pensé, avec logique, que mon père allait donner naissance de l'élue. Ma petite sœur.

Il fit une petite grimace.

- Ma mère fut plus maligne, les dieux prennent soin d'elle aujourd'hui, ma petite sœur aussi. C'est ainsi que je me vis affublé d'une tâche que je connaissais encore moins bien que mon paternel. Mais elle a précisé un truc, pour m'aider dans mon épreuve: que celui ou celle qui serait l'élu ne serait pas le corps parfait, mais lui permettrait bel et bien de lui OFFRIR le corps en question. Héphradite me resta toujours vague sur le sujet. Disant que ce n'était qu'une des possibilités. L'autre possibilité était ma propre fille.

Je pus voir une larme se dessiner sous son œil visible.

- Heureusement, les assassins pour qui je m'étaient engagés trouvèrent facile solution. Je tuai ma femme de mes mains...

Il repris son souffle.

- Mais je n'osai pas faire de même pour ma fille...
- Vous ne l'avez pas tué? questionnai-je.
- Si. Mais uniquement là-dedans, dit-il en pointant sa tête. Je me souviens de cette décision. Je pouvais vivre pleinement hors du soucis, me protégeant et protégeant ma fille du même coup. Depuis ce jour, je suis en quête de terminer ce Pacte en complétant la tâche de mon père: trouver l'élu. Et je peux espérer que cet élu se trouve parmi vous. L'un de mes enfants, mes élèves en l’occurrence, saura offrir le corps parfait à Héphradite.
- Mais qu'est-ce que le corps parfait? Nous? Ou quelqu'un d'autre, quelque chose d'autre? demanda avec toute logique mon voisin.
- C'est ce qui est probablement le plus contrariant avec des prophéties. Je n'en sais rien.

Il se leva, s'étirant et soupirant, regardant en direction du Lancier Rouge.

- Je ne peux pas vous cacher qu'il s'agit d'une quête personnelle.
- Et Isiris dans tout ça?
- Elle me permettra de retrouver la mémoire de ma fille.
- Mais comment? Et pourquoi? Cela ne mettrait pas votre fille en danger?"

Il ne me répondit pas. Je froncis les sourcils. Il cachait encore des choses, j'en étais persuadée. Il se plaça dos à nous, restant silencieux. Je me levai, replaçai mes cheveux comme il faut. Je voulais en savoir plus. Je n'allais pas rester là à rien faire. Et je ne pouvais pas accepter qu'une ou plusieurs personnes puissent jouer avec ma vie ainsi. Je regardai à nouveau Le Lancier Rouge. Se dernier me salua, puis disparu derrière la colline. Je me dirigeai vers Griffe d'Or, et lui tapota l'épaule. Il leva la tête.

"Vous oubliez un détail maitre.
- Lequel?
- Vous avez tué Annabelle il y a de cela longtemps. Je vous suivrai, car je n'en ai pas fini avec vous. Vous l'avez dit vous-même, c'est un conte dont je fais partie, une histoire que je compte bien avoir le contrôle jusqu'au bout, un récit que je veux écrire. Je me nomme Prisme des Ombres, et ma lame est à votre service.

Il ne souriait pas.

- Tu sais dans quoi tu t'embarques, déclara-t-il.
- Je suis déjà embarquée.
- Je ne peux pas décliner ce que tu proposes.

Il fixa la colline vide.

- Mais je devine ta condition."

Il prit un emballage de papier mouillé qui se trouvait au sol, et le déballa. C'était Mortimer, intact. Il me le tendit. Je le pris, un peu gênée qu'il s'agisse d'une des armes les plus puissantes que je connaisse, que je le possède, et que je ne puisse plus l'utiliser à cause de mon bras manquant. Je croisai son regard, déterminée.

"Rendez-moi plus forte.
- Accordé."
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