Époque oubliée
La poussière. La terre qui s'envole, pour atterrir au sol, victime de ce qu'on appelle communément la gravité. La sueur, coulant sur la peau, tombant sur la roche sous les pieds des travailleurs qui fatiguaient. Ils étaient une vingtaine, à creuser, encore et encore. La surface n'apparaissait plus que comme un mince filet de lumière qui ne les atteignait presque plus. C'étaient des esclaves. Des esclaves qui n'utilisaient plus leurs ailes depuis longtemps.
"Allez, du nerf, ethériens!"
Une femme descendit du ciel, accompagnée de 5 hommes. Ils étaient entourés chacun d'une espèce d'aura de couleur vive, et leurs mouvements étaient gracieux. Leurs vêtements ne semblaient pas être touchés par cette absence de lumière en sous-sol, propres et éclatants de beauté. Ils n'avaient pas d'ailes, mais n'avaient aucune difficulté à se mouvoir dans le vide. Ils atterrirent au sol. Ils venaient à peine de poser pied qu'un ethérien, semblant enragé, se tourna vers eux et le va les mains au ciel. Une décharge d'énergie rouge s'éleva de ses paumes, et il la projeta de toutes ses forces en direction des nouveaux venus, les prenant par surprise. L'onde énergétique les frappa de plein fouet. Les rochers se soulevèrent sous l'impact, et la grotte entière se mit à trembler. C'est lentement que la poussière retomba, dévoilant la femme, maitresse du groupe de toute évidence, qui avait bloqué de sa main l'attaque. Sa paume fumait encore. À ses côtés, l'un des hommes était au sol, éteint, l'offensive magique ne l'ayant pas épargné. L'homme ailé se mit à genoux, à bout de forces.
"Quel gâchis, dit la femme en secouant sa main. Une telle énergie, et vous ne voulez pas l'utiliser pour creuser plus vite."
Il pointa l'esclave affaiblit. Ce dernier explosa dans un crépitement d'étincelles.
"Dépêchez-vous! Le temps nous est compté! ordonna-t-elle.
- Je ne te le fais pas dire" tonna une voix.
Un craquement se fit entendre. Le mur légèrement au-dessus d'eux se cassa en mille morceaux, et une créature lézardesque immense en sortit. Le nouveau venu atterrit au sol dans un choc qui fit trembler tous les travailleurs. Les homme à auras, reculèrent d'un pas. Seule la femme ne semblait pas intimidée. Elle demanda d'un ton hautain:
"Que viens-tu faire ici, dragon?
La créature se racla la gorge, et répondit:
- Dieux. Au nom de l'alinéas 4,3 du traité de non-esclavage des peuples inférieurs dotés d'intelligence, et pour le bris de l'entente territoriale de Vercing-Patreal, vous êtes en état d'arrestation.
- Toi et quelle armée? questionna encore la déesse.
- Tu veux vraiment jouer ta maligne sur nos terres?
Une dizaine de dragons sortirent du trou et les encerclèrent, prenant des airs menaçant. La femme baissa le regard en grognant.
"J'y étais presque...
- Vous êtes dans l'obligation d'expliquer sur le champs vos agissement en ce lieu" dit à nouveau le dragon.
La questionnée tourna le regard. Quelque chose avait attiré son attention. Une mince fissure bleue se dessinait dans la roche. Un sourire se dessina sur ses lèvres.
"Je vais vous expliquer."
Elle leva la main. Le pan de roches explosa, laissant transparaitre une veine bleutée. Le dragon regarda l'endroit en fronçant les sourcils.
"Du lapis-lazuli?
- Oh, vous connaissez?
- Il s'agit d'une légende. D'un matériel capable de dupliquer l'efficacité de n'importe quelle magie en ce monde.
- Oh oh oh, mais te voilà bien renseigné... rigola la déesse en se dirigeant vers la veine.
- Que crois-tu, criminelle? Que nous n'allons pas à l'école, que nous dormons sur des trésors la journée durant? Vous devriez vous voir, vous, à vous palabrer de ces vêtements aussi laids que vos égos.
La déesse fit encore quelques pas, lorsque deux dragons bloquèrent le chemin.
- Halte! dirent-ils.
- Je suis le général Fraetion, et je suis responsable de tout ce qui se trouve dans ce territoire, clama le chef. Ce minéral est la propriété du peuple dragonique.
- Ha ha ha ha ha!"
La déesse se retourna vers le dragon. Sa voix était beaucoup plus grave, comme possédée. Elle se jeta sur le premier dragon, le transperçant de ses ongles. Un flash de lumière éblouit la pièce, et la bête s'écroula, morte. D'un mouvement vif, elle fit valser le deuxième dans un mur, le sonnant. Elle se pencha ensuite vers la source de pierres bleues.
"Vous êtes arrivés trop tard."
Elle se releva, et fit face à son public. Dans ses mains se trouvait une fleur. Une rose aux pétales bleues, brillantes.
"Messieurs-dames, je vous présente la Rose Lapis.
- Ne faites plus un geste! l'imposa Fraetion.
- Et maintenant... Laissez-moi vous présenter... Son pouvoir!" s'écria-t-elle.
Ses cheveux se mirent à flotter, et ses pupilles changer de couleur pour s'agencer avec la plante. Cette dernière s'illumina dans ses mains, et des rayons d'énergie s'en échappèrent soudainement. De minces filets qui, comme contrôlés par la seule pensée de sa propriétaire, se dirigèrent vers les gens se trouvant dans la salle. Personne n'eut le temps de réagir, se voyant en l'espace de quelques secondes le cœur transpercé par l'attaque bleutée. La décharge traversa toute la pièce. Ethériens, dieux et dragons tombèrent en même temps au sol, morts. Seul le chef des dragons avait été épargné. Il se mit en garde, un peu apeuré.
"Général, clama calmement la femme. Je vous offre de vous épargner. Et en échange, vous pouvez me rendre service.
Le dragon déglutit.
- Et comment dois-je faire cela?"
La déesse esquissa un sourire mauvais, et s'approcha de la créature. Elle se souleva pour se mettre à sa hauteur, puis siffla d'une voix machiavélique.
"Oh, rien de plus simple, assura-t-elle. Un Pacte suffira."
