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 (11)Passé lointain

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Wobmiar

Wobmiar


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MessageSujet: (11)Passé lointain   (11)Passé lointain EmptyLun 9 Nov - 14:29

"Le docteur a bientôt fini?
- Bientôt Vincent, ne t'impatiente pas."

Le jeune garçon devait avoir toutes les intentions du monde, sauf être patient. Sa nourrisse, une servante de la maison, lisait un livre dans le salon. Lui, de son côté, trépignait devant la porte de l'escalier menant au deuxième étage, et à la chambre de ses parents.

"Michaelle? demanda-t-il à celle qui la gardait.
- Oui?
- Tu resteras ma servante hein?
- Que veux-tu dire?
- J'veux pas te perdre. Papa va engager une autre servante pour mon frère ou ma sœur n'est-ce pas?

L'interpellée se mit à rigoler.

- Mais bien sûr mon petit. Je prendrai soin de toi encore longtemps. Tu n'as que 7 ans après tout. Je serai avec toi aussi longtemps que je le pourrai.

Vincent replaça son visage devant la porte.

- C'est dangereux un bébé?
- Mais voyons! Toi aussi tu as déjà été bébé!
- Ah?
- Je me souviens, quand tu avais 3 ans, tu as foutu un bordel pas possible dans toute la maison...

La jeune femme était pensive, puis sourit.

- Oui c'est dangereux un bébé, déclara-t-elle en ricanant.
- Moi j'espère que ça sera un garçon, dit l'enfant. Comme ça, je pourrai jouer avec.
- Tu pourras tout autant jouer avec elle si c'est une fille. Tu ne t'amuses pas avec moi?
- Moui, c'est vrai.
- N'oublie pas ce que tu as promit à tes parents: l'aimer quoi qu'il arrive."

La porte s'ouvrit soudain. Un nain en sortit, laissant le passage aux escaliers ouvert. Il fit un signe au garçon. Ce dernier ne se le fit pas dire deux fois, et monta les escaliers à toute vitesse, accompagné de Michaelle vers la chambre de ses parents. Ces derniers l'attendaient. Sa mère, le ventre rond, était souriante. Le père, étrangement, l'était moins.

"Ça sera une fille, souffla la femme enceinte. Et elle sera en parfaite santé.
- C'est génial, se réjouit Michaelle.

Vincent s'approcha du ventre, et le toucha délicatement.

- Elle est là maman?
- Oui.
- Elle va sortir quand?
- Bientôt.

La mère entoura son fils de son bras.

"Tu veux savoir comment s’appellera ta petite sœur?
- Oh oui!" répondit le gamin, excité.

Elle lui souffla un nom à l'oreille. Vincent écarta un sourire, et alla se placer au-dessus du ventre, comme pour parler par le nombril:

"Salut Maelias. Je suis ton grand frère. Et je t'aime déjà."


----------


Le feu. Le sang. La mort.

"Pas mon bébé! Pas mon bébé je vous en pris!"

Une explosion. Le père de Vincent le tenait par la main. Devant lui, trois silhouettes encapuchonnées de noir ébène. Une rose bleue se dessinait sur leurs capuches. Ils regardaient le père. La mère était à l'arrière, apeurée, reculant de quelques pas. Autour d'eux, les maisons étaient en flammes. L'un des hommes leva la main.

"Ta dette, Jérôme.
- Vous pouvez prendre mon fils. Il vous servira bien.

Vincent était effrayé, et ne comprenait rien. L'homme se pencha, regardant l'enfant.

- C'est une offre que nous pouvons payer plusieurs pièces. Mais tu connais les termes du marché. Si tu veux te libérer l'âme, il nous faut ta fille.
- Vous n'avez pas le droit! cria la mère, reculant, en larmes, tenant son ventre.
- Je suis désolée Marjorie, dit Jérôme. C'est la seule solution.
- Tu ne m'avais pas dit ça! Tu es un monstre! Je croyais...
- Eh bien, tu croyais mal!"

La femme se tût. Elle reculait pas à pas, en boitant. L'un des encapuchonnés agrippa le bras de Vincent. Un autre pointa la mère.

"C'est à toi d'agir Jérôme. Ton heure a sonné.

L'homme hocha la tête, sortit un couteau, et se dirigea vers la femme.

"Marjorie, je n'ai pas besoin de te tuer. Tu dois seulement donner l'enfant.
- Jamais! Je préfère mourir que de donner Maelias à ces personnes! Comment as-tu pu me faire ça?!

Elle reculait lentement en direction d'un ravin qui se trouvait en bordure de la ville.

- Je saute si tu approches, menaça-t-elle.
- Ne fait pas ça, je t'en pris.
- Tu as vendu nos enfants! Tu les as vendu!
- Je n'avais pas le choix! Un Pacte est un Pacte!"

Vincent regardait la scène, les larmes aux yeux. Il tremblait de tout son être, les pensées perdues dans l'incompréhension. L'homme qui le tenait leva le bras. Au même moment, une maison explosa à quelques mètres de lui. Il cria de peur.

"Nous n'allons pas patienter plus longtemps! tonna l'encapuchonné."

Le père avança d'un pas. La mère recula encore. Elle avait atteint le bord de la falaise. Elle regarda sous elle, puis cessa de pleurer. Elle prit son ventre entre ses mains, et fixa son mari.

"Dis bonjour aux enfers de ma part. Adieu.

Et elle se jeta dans le vide.

- Non!"

Jérôme se précipita vers le trou sans fond. Il eut le temps de voir la mère s'écraser au sol dans un bruit sec.

"Maman!" cria Vincent de désespoir.

Une femme encapuchonnée se dirigea en direction du précipice, et regarda en bas. Elle fit une étrange incantation, et pointa ses doigts vers le corps. Ce dernier se souleva du sol, et lévita pour remonter toute la hauteur, lentement. Le cadavre se déposa sur le sol. Le père ouvrit le ventre de sa lame, comme induit d'un espoir minime. Mais l'enfant qu'il en sortit ne vivait plus.

"Elle ne pourra pas servir à Héphradite, siffla la femme. Tu as échoué.
- Non, attendez!"

L'homme allait réagir lorsque, sans avertissement, son corps se consuma. Il n'eut même pas le temps de crier. Cela dura deux secondes, et les flammes s'éteignirent. Il ne restait plus de lui qu'un tas de cendres et de morceaux d'os brulés. La femme se tourna ensuite vers le garçon.

"Cet enfant est la propriété de notre maitresse."

Les deux autres encapuchonnés acquiescèrent. Puis, dans un mouvement commun, des flammes les recouvrirent et il disparurent dans un craquement strident. Vincent tomba au sol. L'enfant secoua la tête, avant de se relever, et tourna lentement le regard aux alentours, les yeux baignant dans ses larmes. Il renifla. Tout n'était que mort et désolation autour. Le feu avait fini de tout consommer le village. Il jeta un œil à sa maison. Des ruines, comme partout ailleurs. Il fixa au loin le corps sans vie de sa mère. Il fit un pas. Puis un autre pas. Après un temps qui lui parut une éternité, il l'atteint enfin. Il regarda le bébé, encore relié par le cordon ombilical. D'une main tremblante, il alla caresser le front en sang de la jamais-née.

"Ce ne sont pas les bébés qui sont dangereux, Maelias. Fait de beaux rêves, petite sœur. Je t'aime."


----------


"J'ai besoin d'informations.
- Tu as quel âge?
- 11 ans.
- Tu peux m'expliquer comment tu as réussi à te rendre ici?"

La salle était sombre. Qu'un bureau, avec deux silhouettes debout sur les côtés et une assise. Cette dernière fit signe à son interlocuteur de s'approcher. Vincent s'approcha.

"Il existe deux types de personnes dans le monde connaissant cet endroit, murmura l'homme à l'intention de l'enfant. Les morts, et ceux qui travaillent pour moi. Alors je vais reposer la question: comment as-tu réussi à te rendre ici?
- Je me suis renseignée.
- Tu es un enfant.
- Je me débrouille.

L'homme hocha la tête.

- Nous ne jugeons pas sur l'âge, mais sur les capacités. De quoi es-tu capable?"

Vincent fit de petits mouvements invisibles des poignets, par derrière son dos. Les deux gardes du corps tombèrent au sol, des lames leur transperçant la gorge. Le bureaucrate ne pu s'empêcher d'être surpris.

"C'est une bonne preuve. Mais si tu crois qu'ici on s'en sort en tuant tout ceux que l'on n'aime pas, tu te trompes. Ici, on tue ceux que JE décide de tuer."

Il laissa transparaitre un rictus.

"Tu veux des informations? Tu en auras. Mais pour ça, tu dois prouver que tu les mérites en te mettant à mon service.
- Je comprend cela.
- Comment t'appelles-tu?
- Vincent.

L'homme rigola.

- Ici, petit, nous n'avons plus notre nom. Tu es une autre personne. Quelque chose d'autre. Trouve un surnom, un qualificatif que tu crois qui te représente bien, et que les gens pourront te reconnaitre avec."

L'enfant baissa le regard, pensif. Puis, après quelques secondes, il releva la tête, décidé.

"Vous pouvez m'appeler Griffe d'Or."
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